Aux origines de la Fête des Mères
À chaque printemps, nous avons pour coutume de célébrer les femmes et plus précisément, les Mamans. C’est une occasion bien particulière qui nous permet de témoigner de notre amour pour nos mères mais aussi de nous retrouver autour d’une table et de profiter de notre famille. Cependant, savez-vous d’où vient ce véritable rituel ? Nous avons mené l’enquête et vous allez voir : c’est à l’origine TOUT sauf commercial… bien au contraire.
Tout commence dans la mythologie Gréco-Romaine
Selon la légende, avant la création de la Terre, avant la naissance des Dieux de l’Olympe, il existait deux divinités primordiales : GAÏA et OURANOS.
Gaïa - créatrice de la Terre et du vivant, et Ouranos - créateur du ciel, se sont épris l’un pour l’autre. De leur amour naquirent les 12 titans qui régnèrent sur la Terre. Parmi ces enfants, Rhéa et Cronos – bien que frère et sœur, s’unirent dans l’amour également. Cronos régnait alors en maitre sur ses frères Titans et ses sœurs Titanides, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Ces derniers lui jurèrent allégeance mais son destin autoritaire allait vaciller.
Ses parents, Gaïa et Ouranos, l’avertirent qu’un de ses enfants provoquerait sa chute et il décida donc de les éliminer un par un. Mais l’amour d’une mère est sans limites et Rhéa lui cacha la naissance de bon nombre de ses enfants. L’un d’entre eux était Zeus qui réalisa la funeste prophétie qui plongea Cronos dans l’oubli.
Pourquoi évoquer tout ça ? et bien tout simplement parce que Zeus, ayant une dette éternelle envers sa mère qui l’a sauvé de la mort, en a voué un culte.
L’Histoire nous raconte que les Grecques, lors de fêtes païennes printanières (saison de la fertilité) à la gloire des Dieux, fêtaient plus particulièrement la Déesse Mère Rhéa, mettant ainsi à l’honneur toutes les femmes et mères : ces célébrations portent le nom des Ides de Mars, Mars étant le début du printemps selon le calendrier Gréco-romain antique.
La mythologie Romaine est semblable à sa sœur Grecque, à ceci près que les Romains ne célébraient pas les femmes durant les Ides de Mars comme en Asie mineure, mais pendant les Matronales ou Matronalia, lesquelles mettaient à l’honneur les jeunes épouses, symboles vivants de la fertilité, qui recevaient de l’argent de leur mari et une couronne de fleurs qu’elles apportaient en pèlerinage au temple de Junon, alter-égo Romain de la Déesse Rhéa, protectrice des jeunes épouses et garante de la famille.
Des traces des cultes antiques dans le christianisme
Les siècles passants, le christianisme a hérité de traditions antiques et on peut raisonnablement penser que ce culte de la jeune épouse s’est transformé en culte de la virginité de Marie, Sainte Vierge et Mère de Jésus Christ.
Il aurait été inconcevable de lui rendre hommage en tant que femme fertile pour des raisons évidentes de théologie. Cet évènement religieux devint tradition et se célébrait au 4ème dimanche du Carême appelé Laetare. Largement instaurée en Angleterre, cette fête avait pour but de rassembler les fidèles dans leur église-mère, c’est-à-dire dans l’église où ils ont été baptisés, ou dans l’église locale ou même dans la cathédrale locale qui est la mère des églises alentours.
A mesure que le temps fait défiler les époques à toute vitesse, on s’aperçoit que les croyances, les cultes et les traditions s’évanouissent. Ainsi va le monde ? Oui, mais…
En France : Le retour de la tradition ou son renouvellement
A l’instar des fêtes matronales romaines, des célébrations du printemps grecques, le tout mettant d’une certaine façon la fertilité à l’honneur, il apparait important au XIXème Siècle de s’inquiéter de notre démographie.
En effet, l’ennemi le plus hostile à la France est l’envahisseur Germanique. A cette époque, le monde moderne dans lequel nous vivons avec l’apparition de mécanismes ingénieux accélérant nos méthodes de production, d’exportation, de transport etc. et favorisant l’exode rural. Ainsi, il est de moins en moins nécessaires pour les familles de procréer pour favoriser la croissance de la main-d’œuvre.
Cependant, cette baisse démographique limitait également la naissance de futurs soldats qui pourraient combattre sous le drapeau Français. Il était donc important d’inverser la tendance et de nombreuses initiatives locales devinrent globales sur le territoire français, avec l’instauration de la fête des mères et des pères, et de cérémonies de récompenses médaillant ou diplômant les mamans de familles nombreuses.
Une anecdote : Lors de la première guerre mondiale, les soldats avaient pour ordre d’envoyer à leur femme une carte postale à la même époque que nous fêtons chaque année les mamans, afin de leur remonter le moral : un ordre tout à fait doux et humain en somme.
C’est en 1926, sous la gouvernance d’Aristide Briand que le jour de la fête des mères devint celui que l’on connait de nos jours, baptisé à l’époque « journée des mères de familles nombreuses ».
Dans les années 50, c’est une institution reconnue nationale que de fêter les mères. En effet, le code de la famille indique que la fête des mères a lieu chaque année le dernier dimanche de mai, sauf s’il coïncide avec la pentecôte, ce qui est le cas en cette année 2020...
Bonne fête à toutes les mamans !!!
Century 21 - Parlons de tout, mais parlons Bien !